Serge Marcel Roche
Né à Lyon, en 1957.
Vit depuis 1999 au Cameroun, dans une petite ville de la région de l'Est.
Poèmes en Voix d'encre (2008) et Arpa (2013).
Aux Éditions Qazaq : Journal de la brousse endormie (2015) et Conversation (2016).
Sur son blog Chemin tournant : Génésie, Lignages, en accès libre ; Ma vie au village, travail en cours. Participe au site collaboratif Les Cosaques des Frontières et à la Webassociation des auteurs.
Soir courant
D'abord la descente de la cacaotière Le silence à trois heures Les oiseaux se reposent On est seulement là Si loin de tout Même de la terre Dans le manège immobile de la lumière En bas sur le plateau étroit La case glisse sous le coude de la rivière La sente plonge et se noie Les fourmis suivent la trace acide Du rêve des orangers Les papillons tressent la rive On est assis sur les rochers Chacun à la frontière de soi Et quand une aile brune coupe en deux le soleil Un garçon dénudé au creux d'une pirogue Tire le pagne de l'eau Baisse de l'autre côté le rideau des grands arbres Replie le sable humide sous nos pieds |
©John Harkness 2009
|
Chant du deuil de Mylène
Sous l'ampoule
Un lit trop grand pour elle
Froide en sa robe de poupée
Il y a des formes à terre assises
Au milieu de la nuit
Assises au centre de la terre
Qui jouent le jeu
Des plaintes des murmures
Il y a des ombres qui se penchent
Une main qui chasse les mouches
Car c'est le jour
déjà
avec ses oiseaux
ses fleurs de caféiers
On descend lentement
à neuf heures
Portant le bois
le corps
Dans la cour où la terre ouverte
Est vite refermée
Pas de mots
Pas de pleurs
Seulement quelqu'un pose
Une tache sanguine
Le calice solitaire
D'une rose de Chine
Sous l'ampoule
Un lit trop grand pour elle
Froide en sa robe de poupée
Il y a des formes à terre assises
Au milieu de la nuit
Assises au centre de la terre
Qui jouent le jeu
Des plaintes des murmures
Il y a des ombres qui se penchent
Une main qui chasse les mouches
Car c'est le jour
déjà
avec ses oiseaux
ses fleurs de caféiers
On descend lentement
à neuf heures
Portant le bois
le corps
Dans la cour où la terre ouverte
Est vite refermée
Pas de mots
Pas de pleurs
Seulement quelqu'un pose
Une tache sanguine
Le calice solitaire
D'une rose de Chine