Timbre
Mon père me lance de sa région des lettres, un clin d’œil noisette et des cachettes de colibris et d’hibiscus dans tout le monde et les tissus s’habillent de l'égarement tiède des vagues le sable se colle aux pinceaux gratte un peu mais tient bon et j’attends qu’entre les grains une douceur mate m’atteigne encore et encore le timbre de sa voix. Valérie Harkness (2017) ....
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Gary Klang qui nous adresse un message contenant "un beau cadeau poétique pour bien commencer l'année : un de mes poèmes d'Ex-île lu sur France Culture."Il s'agit du poème "Ex-île" lu par Jacques Bonnaffé. On peut l'écouter sur Youtube. Cliquez et hop! On se remet les premiers vers en mémoire: EX-ÎLE Me manquent Les bruits du soir et les senteurs Le coq qui chante à la mi-nuit Les chiens en rut sous la fenêtre Me hantent Le bruit sourd Du tambour Au creux du soir Et cet homme Qui fait rire les petits En portant sur la tête un amas de bouteilles .... ![]() Jean le Boël, éditeur et poète, nous offre et leur bras frêles tordant le destin dans sa collection Les Ecrits du Nord, aux éditions Henry. Nous en reparlerons très bientôt mais en attendant, signalons le billet de Claude Vercey (I.D. No 20 - Magnum de Décharge) sur l'ouvrage et son auteur, ami des poètes Dailleurs. Relevons l'un des nombreux passages qui touchent, rappelant le temps qui fuit sur des mots qui l'emportent: un jour on se retourne on ne voit plus autour de soi personne à dire les mots de l’enfance Environ 500 personnes visitent le site de Dailleurspoésie chaque semaine, et ceci après seulement une année de vie.
Chiffre parlant s'il en est. Réjouissant et motivant. Que la toute nouvelle année soit celle des échanges poétiques, d'une harmonie plus grande. Permettez-moi donc de me laisser aller à reprendre les mots de Claude Vercey dans son premier courriel de l'année : "est-il possible de préserver un oasis de poésie ( de silence, de lenteur, de bienveillance), dans un océan de médiocrité (de bruits, de vitesse et de violence)? A noter: un courriel de Patrice Maltaverne de l'association "Le Citron gare" nous informant de la parution de son 12ème recueil:
"L'association "Le Citron gare" vous annonce la publication de son 12e recueil : « Des abribus pour l’exode », de Marc Tison, illustré par Raymond Majchrzak (avis de parution ci-joint). Si vous souhaitez vous procurer ce livre, vous pouvez faire un tour sur le blog http://lecitrongareeditions.blogspot.fr . " Babel
.... je me sens hébergé dans cette maison qui est toute à moi depuis que j’en ai payé l’hypothèque, et, un pauvre métèque au pays où je vis depuis que je m’y connais en distances, je finis par me figurer un monde sans océans ni frontières, un monde où rien n’ait la force de désunir les personnes, surtout celles qui parlent la même langue... Notre exil éternel, ne le devons-nous pas à Babel ? (François Olègue) Les éphémérides d'un exil
Les éphémérides saignent / Où es-tu pour les embaumer / dans un temps épique ? /Étiolées / on les effeuille / Alors que Memento mori / se fait bannir d’une page à l’autre / Demain le jour s’accomplira de ma chair / Et je ne la reconnaitrai pas / Elle ne sera plus que sel /et le texte /se laissera déchirer à la hâte / L’après-demain aura encore l’air d’une roche métamorphique / aux reliefs de mon regard / Je l’arracherai / Feuillet / Son double fixera toujours / la date d’un autre départ / Avec une dernière page / alarmée par ses propres frontières / Le couchant ne pourra faner / ma voix d’ortie de racine de cenelle / L’épine blanche de toutes les langues / se déportera dans mon ouïe / Tu traduiras pour l’aubépine / L’amour refugié de notre lie de vin / À nouveau dans ma chair / Par la nuit de la veillée de l’autre et de nous-mêmes (Luminitza C. Tigirlas) The House of Ghosts and Mirrors (Oz Hardwick).
J’étais dans la magnifique ville de York il y a quelques jours pour assister au lancement du dernier recueil d’Oz Hardwick intitulé “The House of Ghosts and Mirrors”. La lecture était illustrée de photos, d’images du passé du poète qui, loin de distraire, permettait de comprendre mieux, de saisir toute l’émotion contenue dans ces textes sur le souvenir, le passé qui se perd (?) comme la maison de son enfance. ‘When I lifted the floorboards, I found myself / face to face with my father’ écrit le poète évoquant ainsi nos propres souvenirs, les petites choses du quotidien de l’enfant en nous, les gribouillis, les cachettes, les recoins que nous pensions avoir oubliés. Car nous avons finalement tous perdus quelque chose, exilés ou pas : ‘And there’s my father’s house, long gone,/ built upon, disappearing in cloud./, et c’est bien dans ce constat que nous nous reconnaissons. Si les poèmes d’Oz nous “parlent”, c’est que le poète semble nous parler avec une apparente simplicité des choses de tous les jours : ‘In that summer, I discovered leaves/’ et avec une ingénuité et une tendresse désarmante: ‘As a child I always wanted to fly/’ Ce recueil m’a profondément émue. Les anglophones parmi nous le trouveront sur le site de Valley Press. Un petit creux
... Because the mountain grass cannot but keep the form where the mountain hare has lain ... W B Yeats Ni espace Ni temps Un seul mot peut la décrire et il n'existe pas Je tire du panier percé de la mémoire un pâté de maisons un jardin un vol d'hirondelles des confidences sur le trottoir un soir d'été un ver luisant traînant les petits paletots articulés de ses feux-arrière des enfants sautant dans des flaques des couloirs noirs de peur et de l'herbe de l'herbe verte ... Le temps froisse l'espace ... (Marcelle Kasprowicz) |
Juin 2016
Qui parle de nous ? C’est Claude Vercey dans Decharge (la revue) qui parle de nous. Allez-y: http://www.dechargelarevue.com/De-Leeds-et-d-Ailleurs.html Website by Susie Harkness
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